Une cérémonie de commémoration importante
Le lundi 27 janvier 2025, des élèves de 3e et de Terminale ont participé à la cérémonie marquant les 80 ans de la libération d’Auschwitz-Birkenau. Cet événement s’est déroulé à l’Université Jean-Monnet et au square Alain Grossmann à Saint-Étienne, en présence du préfet de la Loire, des représentants locaux, ainsi que de nombreux porte-drapeaux. L’objectif de cette cérémonie était de rendre hommage aux victimes de la Shoah et de rappeler l’importance de la mémoire.
La participation active de nos élèves
Nos élèves ont joué un rôle clé lors de cette commémoration. À l’Université Jean-Monnet, Maysam (3°) a ouvert la cérémonie avec la lecture d’un poème. Des étudiants d’hitoire de la faculté de St-Etienne ont enchaîné par un vibrant hommage à la poétesse et résistante Violette Maurice. Puis, Amaëlle et Liam (3°) ont lu un texte sur l’importance de la transmission de la mémoire. Le préfet a enfin pris la parole, avant que les instances présentes ne viennent déposer des gerbes de fleurs devant la plaque commémorative en l’honneur des étudiants déportés. Les élèves et étudiants ont défilé devant la stèle pour y déposer des pétales de roses.
Au square Alain Grossmann, Samy et Eline (3°) ont énuméré les noms des enfants ligériens déportés, tandis que Cléo (Term) a lu un poème. La cérémonie s’est achevée par une minute de silence.
Un projet pédagogique autour du devoir de mémoire
Cette cérémonie s’inscrivait dans un projet pédagogique axé sur le devoir de mémoire. Avant l’événement, nos élèves ont pris le temps de se plonger dans les enjeux de cette commémoration et de réfléchir à la manière de transmettre l’Histoire aux générations futures. Les textes qu’ils ont partagés lors de la cérémonie n’étaient pas seulement un exercice, mais un message personnel, porteur de leur propre vision et de leur engagement.
Entre 1940 et 1944, c’est la Manche qui séparait « Les français [parlant] aux français » sur Radio londres. Ce lundi, ce sont 80 ans d’histoire et de mémoire qui séparaient « les jeunes ligériens parlant aux jeunes ligériens ».
Est-ce les valeurs de ma nation.
Celles que je dois chérir,
Qui font trembler cet enfant près de moi ?
Celui qui riait, ne commettait aucun crime.
Le voilà priant, espérant voir le ciel demain,
Parce que plus puissant que lui
Impose un destin injuste.
Des séparations atroces,
A celui dont la religion ou l’orientation déplaît.
Voilà que l’âge ou la santé sont sans importance,
Pour considérer des humains comme de pauvres objets.
Mais qu’advient-il si je refuse,
De laisser seuls ceux qu’on accuse ?
Si je choisis la justice,
Qui m’oblige à un risque,
Si nous nous partageons leur peur,
Pour ne plus jamais subir de tels malheurs.
Si nous écoutons ces victimes
Et rendons hommage à celles qu’on ne put écouter,
Peut-être alors que leurs milliers de voix,
Et leurs visages qui souffrent s’apaiseront.
Car bien qu’il soit impossible de changer le passé,
C’est en se souvenant qu’on façonne le futur.
Souvenons-nous, souvenons-nous de tous ces êtres qui se sont battus pour la liberté de la France. En effet, nous vivons dans un monde où certaines idéologies dangereuses peuvent encore ressurgir. C’est pourquoi notre devoir, en tant que jeunes, est de rester vigilants, de nous informer et de transmettre ce que l’histoire nous a appris.
Nous nous souvenons des personnes luttant contre la barbarie nazie, tel que, le Frère Gabriel Boile qui fut directeur de l’école Saint- Louis à Saint-Etienne, et décoré «Juste parmi les Nations pour avoir aidé des Juifs pourchassés pendant l’Occupation ».
Nous nous souvenons de leur courage et de leur détermination qui ont permis de sauver de nombreuses vies. Malgré cela, cette tragédie a coûté la vie à plus de 6 millions de juifs, hommes, femmes, enfants. Nous ne l’oublions pas. Enfin, nous nous souvenons de la célèbre citation de Simone Veil :« Que nous le voulions ou non, que nous le sachions ou non, nous sommes responsables de ce qui nous unira demain, collectivement. Nous sommes faits de ce qui nous a précédé et pour partie nous engageons l’avenir, ce sujet de la mémoire hante en premier lieu les témoins ou plutôt les victimes, ceux qui ont survécu, subit dans leur chair les souffrances que certains disent passées mais qui en fait ne passent jamais ».
En ce jour de commémoration, souvenons-nous : la liberté a un prix. Ce prix a été payé par des vies brisées, des sacrifices immenses et un courage indéfectible. Honorons-les, et engageons-nous à porter leur flamme pour construire un monde de paix et de dignité.
Saint-Etienne, connue pour être une ville industrielle,
Ne regorgeait pas seulement d’armes et de rubans.
C’est en 1942 que l’oppresseur bouleversa cette citadelle,
En lui volant ses femmes, ses hommes et ses enfants.
Une cité stratégique, convoitée par la barbarie,
D’où l’on déracinait ses enfants, sans pitié ni répit.
D’un foyer chaleureux, à un trou d’agonie,
Finalement de 1 mois à 94 ans, tous y avaient droit.
Qu’ils aient contribué à la vie, rien n’y faisait.
Leurs origines et leur culture les poussaient à se cacher.
Mais grâce à ceux qui face à l’oppression résistaient,
Les survivants ont pu, de cette horreur, témoigner.
Un hommage qui fait écho à notre histoire
L’implication de nos élèves s’inscrit également dans l’histoire de notre établissement. Il y a quelques années, nous avons rendu hommage au Frère Gabriel Boile, ancien directeur du pensionnat Saint-Louis, qui a été reconnu « Juste parmi les Nations » par l’institut Yad Vashem pour avoir caché des enfants juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce geste héroïque reste un exemple de l’engagement humanitaire qui continue d’inspirer notre communauté éducative.
Un engagement durable pour transmettre l'Histoire
Malgré les intempéries, nos élèves ont fait preuve d’une réelle volonté de participer activement à cette cérémonie, témoignant ainsi de l’importance qu’ils accordent à la transmission de la mémoire. Comme l’a rappelé le préfet en déclamant cette citation attribuée à Paul Éluard : « Si l’écho de leurs voix faiblit, nous périrons. »